mardi 27 octobre 2009

TV

Depuis qu’on a ouvert
La boîte de Pandore,
On ne met plus le nez dehors
Et on ne met plus le couvert.

Le carré lumineux
Nous visse au canapé.
Ce crâne n’est plus occupé,
On y stocke un rata neuneu.

Le gavage est poussé,
Le cerveau est obèse,
Gonflé de sodas, de foutaises,
Paralytique et varicé.

La métaphore est crue
Mais l’humain est réduit
A l’état de triste conduit :
Ordure à l'entrée et au cul.

jeudi 1 octobre 2009

Pollock avait raison.

Je reviens aujourd’hui sur un billet écrit il y a presque un an, où je me demandais si l’espèce humaine existe.

Faisons le grand écart pour examiner l’ascidie. Qu’es-aco ? Internet nous éclaire de la lumière crue du savoir scientifique en nous indiquant qu’il s’agit d’un tunicier fixé. En termes plus intelligibles, il s’agit d’un petit invertébré aquatique en forme d’outre, qui vit fixé sur les rochers.

Cette bestiole discrète présente deux particularités fascinantes. Tout d’abord, elle est partiellement constituée de cellulose. C’est fort parce que cette molécule se rencontre d’habitude chez les plantes.

Plus fort encore, le génome de l’ascidie est marqué par le croisement de deux lignées, celles des chordés, dont font partie les vertébrés, et celles des oursins.

Quel lièvre cela lève-t-il ? Ça renforce le caractère flou des limites entre espèces. L’article du New Scientist explique que le milieu aquatique se prête à ce genre de cocktail, puisque les œufs et le sperme de toutes sortes d’espèces s'y mélangent gaiement. Ce qui est frappant, c’est que des chimères de lignées très différentes puissent être des succès. Par définition, deux espèces différentes ne sont pas interfertiles, a fortiori deux espèces de lignées différentes. Quand il y a interfertilité, comme chez le cheval et l’âne, le rejeton est stérile. Le New Scientist fait cependant l’analogie avec les mutations, qui sont généralement des échecs mais peuvent donner lieu à de francs succès.

Pour conclure, mon billet précédent sur les limites d'une espèce évoquait l’interdépendance de l’humain et de son microbiote, ainsi que le fait que nous soyons finalement un amas de cellules autrefois autonomes et aujourd'hui spécialisées et interdépendantes. Voilà que notre vision des espèces se trouble encore, puisque l’article du New Scientist conclut que l’histoire des espèces ressemblerait moins à un arbre qu’à un fouillis de fils entrecroisés.

Cela peut faire penser aux oeuvres de Pollock, qui disait : « je suis la nature ».



Lien vers l’article du New Scientist

Lien vers l’article de Wikipedia sur les ascidies

Anatomie d’une ascidie sur Encarta (interdit aux moins de 12 ans)

L’article de Wikipedia sur Pollock et le délicieux concept d’« autosimilarité statistique »