mercredi 8 décembre 2010

Ballade du désespoir déçu

On traîne comme des limaces.
Les jours gris et sales repassent,
Noyés d’un égoïsme en passe
De nous barboter dans sa nasse.
L’hiver-plomb n’a pas son pareil
Pour nous faire boire la tasse
Mais on trouve quelques merveilles :
Ma fille rit dans son sommeil.

L’Afrique, derrière sa glace
Sans tain, meurt, un ange ne passe
Pas. Les pays riches entassent
Des gadgets nouveaux à la place
Des précédents acquis la veille,
Qu’on colle aussi sec à la casse.
Exit le climat, les abeilles.
Ma fille rit dans son sommeil.

La Chine construit ses palaces
Sur des vies rompues, des carcasses.
Finance et argent dégueulasse
Volent autour du monde en masse.
Ce cirque n’a pas son pareil
Mais cause toujours, on s’en lasse :
Tout est vain s’il faut qu’on y passe.
Ma fille rit dans son sommeil.

Ma petite, on naît dans la crasse
Mais il nous reste les groseilles,
Le plaisir pur sous le soleil,
Ma fille, ris dans mon sommeil.

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