mardi 7 avril 2009

Descente

Il monte dans la cabine doucement, cale ses skis dans un coin et regarde les gens qui l’entourent. Il repère son cabillaud, puis repose son regard sur les champs de neige au dehors. La cible est un beau salaud, maquereau des Balkans, trafiquant les femmes, les armes de poing, de pied et les couronnes mortuaires. Il est avec deux types massifs.

Marcel sent sur ses épaules le poids d’une Justice indûment chassée de la surface du globe. Puisque les choses ne vont pas comme elles devraient, certains ont pris sur eux de devenir le bras armé de cette Justice brimée. Marcel fait partie de ces écuyers héroïques.

Il y a aussi dans la cabine un groupe d’Anglais joviaux, deux-trois Italiens taiseux et c’est un peu inhabituel. L’ascension commence, le téléphérique prend de la vitesse et s’élève. Au passage du premier pylône, tout le monde a le cœur au bord des lèvres ; Marcel pense qu’au moins il n’est plus le seul et que voilà un début de Justice.

Le second pylône est planté sur une barre rocheuse, au-delà de laquelle bée un grand creux. Au contact du mât de la cabine sur les roues, le tangage n’est plus si fort et Marcel se sent un peu en morte-eau. C’est au plus bas du câble, au-dessus du gouffre, qu’il faut déclencher.

Cent mètres, cinquante, trente, vingt. Un Italien met une main dans son blouson et se retourne vers Marcel. Il se précipite et, pendant que l’Italien maussade sort son plan des pistes, Marcel, paf, déclenche sa ceinture de plastic crucifère.



Balises : crucifère, morte-eau, cabine, paf
(des explications ici)

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