Les deux billets précédents et celui-ci constituent une parenthèse dans le jeu des quatre balises. Je les ai écrits sur suggestion de mon frère. J’essayais de lui expliquer comment j’écris, il m’a dit d’en faire un poème sur le blog. C’est chose faite. Il y en a finalement deux : le premier m’est venu en vers libres, plus faciles pour exprimer quelque chose de subtil, puis je l’ai mis en vers rimés, pour essayer de faire quelque chose de plus beau.
Je tire de ça un scoop pas très surprenant : exprimer des choses est un don au lecteur. On est à la fois la mine et l’artisan qui travaille le minerai mais la matière première comme le travail viennent de soi et vont naturellement au lecteur. A noter aussi que la mine est vivante et que plus on la sollicite, plus elle donne. En parallèle, elle évolue et reflète notamment des choses qu’on croise par ailleurs dans la vie.
Autre considération : le déroulement en deux étapes (naissance d’une idée puis expression de l'idée) s’apparente un peu au mythe de la caverne de Platon, qui oppose l’Idée et son ombre déformée. C’est cependant un peu différent car, dans mon cas, la vision est incertaine et les mots contribuent à la dessiner. Cette définition intervient au cours de l’écriture même du poème, puisque certains mots ou certaines tournures font évoluer l’idée de départ, voire la transforment complètement. Le choix des mots tue par ailleurs toutes les autres vies potentielles de l’idée mais ça c’est un grand classique.
2 commentaires:
Je n'avais pas lu l'explication avant les poèmes. Tu vois Monsieur Crave, le don d'un créatuer c'est de mettre en ordre une expression qui fait réagir celui qui y est sensible. C'est là à mon avis le plus important.
La création c'est exprimer des idées ; ses idées soit. Mais c'est aussi permettre à l'Autre de rebondir dessus. Lui permettre de découvrir en lui un sentiment, une expression de soi, une envie... C'est là à mon avis le plus important.
En créant on se soigne, mais on peut aussi soigner les autres. C'est cela qui est magique. l'Homme basique a besoin du créateur pour le faire avance. la force du créateur, c'est qu'il a la possibilité d'avancer tout seul.
Justement, alors que je finis les poèmes en parlant du cadeau qu'on fait au lecteur quand on écrit, tu me donnes ton point de vue de lecteur. Quand on a ému le lecteur, c'est que le but est atteint. Merci !
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