vendredi 21 août 2009

La libellule est vorace

Dans une vie antérieure,
Le long de l’Euphrate,
Chassant l’odonate,
Je faisais l’explorateur.

Les bleus rameaux voltigeurs
Toujours me narguaient,
Parisien pas gai
Perdu dans les ergs songeurs.

La morne plaine assyrienne
Ne me valait rien,
Me brisait les reins,
Je traînais mon âme en peine.

Mais un soir à Babylone,
Comme je m’offrais
Un coup d’arak frais
Pour oublier ma maldonne,

Je tombai du petit pouf
Qui me soutenait,
Ravi comme un niais
Par une splendide pouffe.

Ce fut comme un avatar
D’un amour passé,
Le cœur transpercé,
Je m’allumai comme un phare.

Mariam avait un minois
Au teint olivâtre,
Chauffait comme un âtre
Une vieille plaie en moi.

Comme la première fois
Elle m’enjôla,
A moi se colla,
Cirrhose au cœur et au foie.



Balises : minois, voltigeur, avatar, assyrien (des explications ici)

1 commentaire:

La Trace a dit…

Ce poème me touche. Il transcrit un état que j'ai expérimenté récemment.
Fait moi encore rêver M Crave.