jeudi 12 février 2009

Comment forcer les entreprises à préserver l’environnement

Libération, relayé par Marianne, se fait l’écho d’une histoire intéressante sur le plan des relations entre consumérisme et environnement. Nestlé, grande entreprise écologique bien connue, a réussi à mener à bien une entreprise de préservation très ambitieuse. En tant que propriétaire de Vittel, Nestlé s’est inquiétée de la dégradation de l’eau produite par sa source. Les teneurs en nitrates augmentaient dangereusement, se rapprochant des niveaux limites fixés par la réglementation.

La difficulté pour corriger la qualité de l’eau d’une source tient au fait qu’elle dépend de l’ensemble de son bassin versant, soit toute la région qui, arrosée par la pluie, alimente la source.

Nestlé, malgré ses moyens gigantesques, n’a pas pu acquérir toutes les terres concernées. A la place, elle a entrepris de convaincre les exploitants agricoles de se mettre à l’agriculture bio. En les aidant financièrement, elle a réussi à parvenir à ses fins. Elle a même réussi à convaincre les mairies de changer aussi leurs pratiques en matière d’entretien des espaces verts. Résultat : la dégradation des eaux s’est arrêtée et la qualité s’est même sensiblement améliorée.

Quel intérêt, me direz-vous ? Eh bien, c’est qu’on constate que, quand une grande entreprise le veut, elle est capable d’inverser la dégradation des milieux. Et qu’est-ce qui a convaincu Nestlé de mettre en œuvre tous ces efforts ? La perspective de voir ses produits impropres à la vente, puisque les contraintes juridiques lui imposent des concentrations limites en nitrates. Nestlé risquait dont de perdre beaucoup d’argent.

Les consommateurs ont le pouvoir.

Là où c’est intéressant, c’est qu’on peut imaginer le même scénario à partir de causes différentes : si les consommateurs décidaient de ne plus acheter tel ou tel produit parce que son cycle de vie est trop polluant (production, utilisation, fin de vie), les entreprises mettraient leur puissance au service de l’environnement.

Cette histoire illustre donc la capacité de la réglementation à arrêter une dégradation apparemment inéluctable de l’environnement mais on peut aussi imaginer que le comportement des consommateurs ait le même effet. Le tout est de peser suffisamment pour faire craindre aux entreprises une diminution substantielle de leurs profits.

Le cœur du problème réside donc dans les valeurs des consommateurs. Si les consommateurs attachent de l’importance à l’impact environnemental de tel ou tel produit, les entreprises s’adapteront. Les actions de sensibilisation et d’information des consommateurs prennent alors tout leur sens.

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