dimanche 22 février 2009

Xénogreffe

Je ne suis vraiment pas connaisseur en matière de cinéma mais je trouve que François Ozon porte bien son nom. Ricky est un film atypique. Ça ressemble à un film social, très râpeux, âpre, où le personnage principal est solitaire et un peu parano. Et dans ce décor plus que morose, réaliste et lézardé, Ozon plante un événement absolument invraisemblable.

Attention, le paragraphe suivant décrit l’événement en question. Peut-être voudrez-vous arrêter de lire ici.

Le procédé s’apparente à une xénogreffe, puisque Ozon plante des ailes de poulet dans le dos d’un bébé et que, ce faisant, il mélange des genres habituellement bien étanches : la chronique sociale et le fantastique.

Le quotidien triste devient alors une fable camouflée sur la maternité, la perte d’un enfant et la famille, avec ce que ça comporte d’emmerdements. Dans un autre genre, ça fait penser au procédé de Jeunet dans Amélie Poulain : une fable sous les apparences du réalisme (c’est d’ailleurs la même productrice).

Donc, sans avoir été transporté, j’ai été pris et décalé, j’en suis sorti plus riche qu’avant. J’aime bien ces films qui ne sont pas livrés sous blister avec notice. Et puis c’est l’occasion de voir Alexandra Lamy dans un rôle très sec, où elle irradie assez fort. Sergi Lopez est toujours un peu fascinant avec son air de taire le plus important. Et j’ai spécialement aimé la petite Mélusine Mayance, en grande sœur à qui on demande un peu trop.



Une interview intéressante de François Ozon sur Evene.

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