jeudi 18 février 2010

Ballade du clochard rieur

Alors même qu'on n'y croyait plus
Un sourire fleurit sur sa face
Déformant ses bajoues poilues,
En cas d'urgence, brisez la glace :
Il a souri ! C'est dégueulasse,
On lui voit des chicots jaunasses,
N'empêche qu'on est quand même ému
De voir un vieux clodo tout jouasse.

Avec sa vieille trogne de merlu,
Ses yeux imbibés de vinasse,
On sent bien qu'il creuse tant et plus
Tout au fond de l'échelle des classes,
C'est plus une épave, c'est un cul
De basse fosse où l'ordure s'entasse,
Ça fait comme un soleil qui pue
De voir un vieux clodo tout jouasse.

Mais qu'est-ce qu'il a pris dans la vue
Pour dégringoler dans la rue ?
Est-ce qu'il s'est toqué d'une radasse
Qui l'a séché comme une sangsue ?
Sa boîte a licencié en masse
Pour s'implanter au Bahamas ?
Ça fout des questions tant et plus
De voir un vieux clodo tout jouasse.

Mon Prince, lâche-lui donc un écu,
Il vaut combien ton pardessus ?
Ça met de la joie dans la mélasse
De voir un vieux clodo tout jouasse.

1 commentaire:

La Trace a dit…

Salut mon gars.
J'ai lu ton écrit hier et il me trotte dans la tête depuis. Signe de grande qualité.
J'ai rêvé d'une mise en musique à la San Severino ou Higelin peut-être.

Raconte moi encore des histoires.....